Le cadre des « limites planétaires » est formalisé, depuis 2009, grâce à un article fondateur cosigné par 29 chercheurs issus de disciplines et spécialités environnementales différentes. Ils s’étaient auparavant réunis, à l’initiative de Johan Rockström, alors directeur du Stockholm Resilience Centre, pour délimiter « l’espace de fonctionnement sécurisé pour l’Humanité » à travers la définition et la quantification d’un ensemble de variables qui représentent les principaux mécanismes de régulation qui déterminent la stabilité du système Terre. Ce cadre est basé sur le concept de « seuils critiques » dont le dépassement peut conduire à des basculements écologiques irréversibles. De cette discussion scientifique ont émergé neuf limites planétaires qui font dorénavant l’objet d’une dizaine de milliers de publications, parues dans des revues scientifiques de renom, souvent co-signées par plusieurs dizaines de scientifiques du monde entier. Depuis 2019, un groupe de travail appelé Commission de la Terre, toujours codirigée par Johan Rockström, a intégré dans ses travaux les perspectives des sciences sociales pour s’assurer que les limites quantifiées sont non seulement « sûres », mais aussi « justes ». Cette équipe mondiale d’experts des sciences naturelles et sociales devrait publier son premier rapport sur les « Limites du Système Terre » en 2023.