What digital literacy (in the broad sense) for young French people?
Quelle littéracie numérique (au sens large) pour les jeunes français ?
Résumé
In France in 2017, the average daily time spent on screens for young people from middle school to university is 5 hours 40 minutes per day (Céci, 2019, p. 77). This screen time, described as the “digital quarter of life of young people” (ibid.), must be seen in light of the practices it supports, within the framework of what can be described as digital literacy. For UNESCO, digital literacy involves “the confident and critical use of a full range of digital technologies for basic information, communication and problem solving in all aspects of life. It builds on basic ICT skills: the use of computers to retrieve, evaluate, store, produce, present and exchange information, and to communicate and participate in collaborative networks via the Internet. We will consider digital literacy essentially as the ability to understand, use and produce media in various communication situations in a digital regime. What then are the digital practices of young people through the prism of this form of literacy: are they more consumers or actors of digital media? what are the preferred media practices?
The aim is therefore to describe the digital literacy of young people in a sample of French students and pupils (n = 1600) via two quantitative surveys carried out 6 years apart (2017 and 2023). We will mobilize a plural theoretical framework relating, firstly, to information and communication sciences, thanks to semiopragmatics and to provide an instrumental genesis (Rabardel, 1995), by perceiving the artifact as a mediating agent (Peraya, 2008; Papi, 2018), particularly in the mediation of knowledge (very present in our study context) and finally as a grid for analyzing organizational communication (Bouzon & Meyer, 2006; D'Almeida & Andonova , 2006). Secondly, foundations in the sociology of uses, experience and education (Dubet, 1994; Durkheim, 1922; Leroy, 2022) will also be mobilized.
The results will show that despite this hyperconnection to ICT (screens) and very diversified socio-digital uses, young people are more consumers than actors and therefore rather receivers than producers of digital media, except for 1/3 of them, students. at university, all genders combined. We will draw conclusions regarding digital literacy.
En France en 2017, le temps moyen journalier passé sur écrans, des jeunes scolarisés du collège à l’université, est de 5 h 40/jour (Céci, 2019, p. 77). Ce temps d’écrans qualifié de « quart de vie numérique des jeunes » (ibid.) est à mettre au regard des pratiques qu’il soutient, dans le cadre de ce qui peut être qualifié de littéracie numérique. Pour l’Unesco, la littératie numérique implique « l'utilisation confiante et critique d'une gamme complète de technologies numériques pour l'information, la communication et la résolution de problèmes de base dans tous les aspects de la vie. Il s'appuie sur des compétences de base en TIC : l'utilisation des ordinateurs pour récupérer, évaluer, stocker, produire, présenter et échanger des informations, et pour communiquer et participer à des réseaux collaboratifs via Internet ». Nous envisagerons la littéracie numérique essentiellement comme la capacité de comprendre, d’utiliser et de produire des médias dans diverses situations de communication en régime numérique. Quels sont alors les pratiques numériques des jeunes au prisme de cette forme de littéracie : sont-ils plutôt consommateurs ou acteurs de médias numériques ? quels sont les pratiques médiatiques privilégiées ?
Il est donc question de décrire la littéracie numérique des jeunes d’un échantillon d’étudiants et d’élèves français (n = 1600) via deux enquêtes quantitatives menées à 6 ans d’intervalle (2017 et 2023). Nous mobiliserons un cadre théorique pluriel relevant, en premier lieu, des sciences de l'information et de la communication, grâce à la sémio-pragmatique et pour apporter une genèse instrumentale (Rabardel, 1995), en percevant l'artefact comme un agent médiateur (Peraya, 2008 ; Papi, 2018), notamment dans la médiation des savoirs (très présente dans notre contexte d’étude) et enfin comme grille d’analyse de la communication des organisations (Bouzon & Meyer, 2006 ; D’Almeida & Andonova, 2006). En deuxième lieu, des fondements en sociologie des usages, de l’expérience et de l'éducation (Dubet, 1994 ; Durkheim, 1922 ; Leroy, 2022) seront également mobilisés.
Les résultats montreront que malgré cette hyperconnexion au Tic (les écrans) et des usages socionumériques très diversifiés, les jeunes sont davantage consommateurs, qu’acteurs et donc plutôt récepteurs que producteurs de médias numériques, sauf pour 1/3 d’entre eux, étudiants à l’université, tous genres confondus. Nous en tirerons des conclusions en matière de littéracie numérique.