La mémoire des marais : perception des paysages du Bas-Céphise et de l’ouest du Kopaïs dans l’œuvre de Plutarque
Résumé
Landscape is not only a tool of historical geography, allowing us to understand the various forms of natural environment which men inhabited in Antiquity. It is also the focus of cultural perceptions. Academic research questions whether. Landscape was perceived as such Antiquity. Convinced that a kind of pre-landscape culture arose from the Classical period onwards, I intend to examine how Plutarch described the environment in which he lived, that is the marshy lands of western Boeotia. Even if his works testify that he was not deeply interested in landscapes, they contain several descriptions, often necessitated by the narration of such historical events as battles. However, Plutarch’s descriptions are not more topographical indications. Each landmark is related to myths or local memories of the past. Many of them are natural (trees, rivers…), but most are manmade (sanctuaries…). Therefore all are evidence to demonstrate that Plutarch tool part in the development of a true awareness of landscapes, even if some other writers of the 2nd century AD give a more vivid picture of the landscapes they describe.
Le paysage n’est pas seulement un outil de la géographie historique destiné à faire comprendre quels aspects présentaient les milieux naturels dans lesquels évoluaient les Anciens. Il offre aussi un regard culturel sur ces milieux. On a pu se demander s’il y avait réellement une perception du paysage dans !’Antiquité. Pleinement convaincu qu’une sorte de culture pré paysagère s’est développée à partir de l’époque classique, j’ai ici pour but de voir dans quelle mesure Plutarque a décrit son proche environnement, soit l’ouest de la Béotie et ses marais. Bien que ses œuvres témoignent qu’il n’était pas profondément intéressé par les paysages, elles n’en contiennent pas moins plusieurs descriptions nécessitées par le récit d’événements historiques comme des batailles. Les descriptions de Plutarque ne sont cependant pas là pour ne livrer que de simples indications topographiques. Chaque landmark est relié à un mythe ou au souvenir du passé local. Bon nombre d’entre eux sont naturels (arbres, cours d’eau...), mais la plupart sont anthropiques (sanctuaires...). Tous donnent la preuve d’une réelle capacité de Plutarque à regarder les paysages et à en rendre compte. D’une certaine manière, il participe de la sensibilité pour les paysages, même si c’est à un degré bien moindre que d’autres auteurs du IIe siècle apr. J-C.