Les communs urbains : l’émergence du concept et l’expérience italienne
Résumé
The resumption of the debate on commons, renewing the discussion engendered by the famous article on the tragedy of the commons by Garrett Hardin, is intimately linked to the neoliberal phase of capitalism, that finds in the city its main space of production. In the emerging literature urban commons appear as non-predetermined realities, but are identified in relation to a set of urban subjects who claim goods or forms of life as crucial for their own existence. This evolution in the theory of the commons, which goes beyond all essentialism, makes it possible to focus on the contingent dynamics of appropriation of urban resources by identifying commoning as the main element of these new social institutions. The commons movemente, which punctuated the recent years of economic crisis in Italy, based on the most progressive legal theory of property, produces practices of sharing and participation, both dissenting and experimental, which mark the emergence of new urban subjectivities. These commoners put at the core of their institutional strategies territorial and social concerns, inseparably unitingclaims which were traditionally expressed only in terms of class.
La reprise du débat sur les communs, qui renouvèle la discussion engendrée par le célèbre article de Garrett Hardin sur la tragédie des communs, est intimement liée au processus de développement du capital dans sa phase néolibérale, qui trouve dans la ville son espace privilégié. Dans le premier noyau de la littérature, les communs urbains apparaissent comme des réalités non prédéterminées mais identifiées en relation à un ensemble de sujets qui revendiquent des biens ou des formes de vie cruciales pour leur propre existence. Cette évolution dans l’approche aux communs dépassant tout essentialisme permet de se concentrer sur les dynamiques contingentes d’appropriation des ressources urbaines en faisant apparaître le commoning comme un élément central de ces nouvelles institutions sociales. Le mouvement des communs, qui a ponctué les années de crise économique en Italie en s’appuyant sur les élaborations juridiques les plus progressistes en matière de propriété, produit des pratiques de partage et de participation à la fois contestataires et expérimentales qui marquent l’émergence des nouvelles subjectivités urbaines. Travailleurs de la connaissance et de l’art, ces commoners mettent au centre de leurs stratégies instituantes des préoccupations
territoriales et sociales qui intègrent de façon non plus séparable
les revendications traditionnellement exprimées en termes de classe.