Terroirs et vivre ensemble : l’élevage de chevaux de trait
Résumé
Avec la mécanisation et l’industrialisation de l’agriculture et des transports,
puis les réformes des Haras Nationaux, les effectifs français de chevaux de
trait diminuent depuis le siècle dernier. Bien que les naissances augmentent
légèrement depuis 2017, les chevaux de trait restent des races menacées
d’abandon pour l’agriculture. Tout un travail de génétique est mis en place par
les éleveurs et éleveuses, ainsi que les organisations d’élevage afin de
conserver, protéger, et soigner les chevaux de trait. Néanmoins, leur
protection ne se pense pas uniquement en termes de génétique et de
reproduction ; les chevaux de trait sont considérés comme des compagnons,
des collègues et des acteurs du terroir avec qui l’on vit et l’on travaille.
A chacune des races est liée un écosystème, des cultures, des savoir-faire
locaux, et des histoires, constituant alors des terroirs. En raison d’un
attachement à ces patrimoines bioculturels, les éleveurs et éleveuses
proposent diverses voies de développement des utilisations des chevaux de
trait, nécessaires à leur conservation. En travaillant ensemble et en cohabitant, éleveurs, éleveuses, terroirs et chevaux de trait forment des
communautés multispécifiques. Il s’agit donc pour ces communautés de
travailler avec pour vivre avec, et de vivre mieux en vivant ensemble.