Les infants d'Espagne, leurs déplacements et leur suite
Résumé
Nous proposons de mener une étude détaillée des déplacements effectués par les membres de la famille royale depuis la naissance du prince Philippe (1605) jusqu’à la mort de Philippe III (1621). Si celui-ci est le premier monarque Habsbourg à n’avoir jamais franchi les frontières de ses royaumes péninsulaires, il est connu pour ses habitudes nomades – notamment au début de son règne – singulières par leur fréquence et leur constance. Depuis l’étude publiée par Patrick Williams en 1988, divers travaux portant sur l’analyse des circulations du monarque ont vu le jour. Nous inscrivons cette réflexion dans leur continuité.
Centré sur le couple roi-favori, Patrick Williams considère que ces voyages répondent à un double intérêt : pour Philippe III, ils constituent un moyen tant physique que psychologique d’échapper aux responsabilités du trône, tandis qu’ils correspondent, pour le duc de Lerma, à une volonté d’isoler le monarque de toute autre influence politique que la sienne . L’interprétation selon laquelle Marguerite d’Autriche-Styrie aurait été empêchée par ses fréquentes grossesses de suivre Philippe III dans ses échappées cynégétiques et n’aurait donc eu que peu de pouvoir de décision sur les déplacements de ce dernier, est remise en question par Magdalena S. Sánchez. En se fondant sur les mêmes sources que P. Williams, en se servant de sa reconstitution des itinéraires royaux entre 1599-1611, mais en attribuant « a more important role to the queen than does Williams » , l’historienne démontre que Marguerite accompagne presque systématiquement Philippe III dans tous ses voyages à partir de 1606 et qu’elle se pose donc en principale concurrente du duc de Lerma .
Nous souhaitons, à notre tour, insérer de nouveaux acteurs dans cette reconstitution des trajets du couple royal. Si la reine s’attache Philippe III grâce à ses fréquentes grossesses, et cela définitivement avec la naissance du prince , on peut imaginer que la cour infantile qui s’accroît peu à peu instaure une nouvelle dynamique de circulation. Nous chercherons à déterminer dans quelle mesure ces nouveaux membres de la famille royale modifient les habitudes itinérantes de leurs parents. Il s’agira également de répondre aux questions suivantes : qui se déplace avec qui, où, quand et pourquoi ?
Centré sur le couple roi-favori, Patrick Williams considère que ces voyages répondent à un double intérêt : pour Philippe III, ils constituent un moyen tant physique que psychologique d’échapper aux responsabilités du trône, tandis qu’ils correspondent, pour le duc de Lerma, à une volonté d’isoler le monarque de toute autre influence politique que la sienne . L’interprétation selon laquelle Marguerite d’Autriche-Styrie aurait été empêchée par ses fréquentes grossesses de suivre Philippe III dans ses échappées cynégétiques et n’aurait donc eu que peu de pouvoir de décision sur les déplacements de ce dernier, est remise en question par Magdalena S. Sánchez. En se fondant sur les mêmes sources que P. Williams, en se servant de sa reconstitution des itinéraires royaux entre 1599-1611, mais en attribuant « a more important role to the queen than does Williams » , l’historienne démontre que Marguerite accompagne presque systématiquement Philippe III dans tous ses voyages à partir de 1606 et qu’elle se pose donc en principale concurrente du duc de Lerma .
Nous souhaitons, à notre tour, insérer de nouveaux acteurs dans cette reconstitution des trajets du couple royal. Si la reine s’attache Philippe III grâce à ses fréquentes grossesses, et cela définitivement avec la naissance du prince , on peut imaginer que la cour infantile qui s’accroît peu à peu instaure une nouvelle dynamique de circulation. Nous chercherons à déterminer dans quelle mesure ces nouveaux membres de la famille royale modifient les habitudes itinérantes de leurs parents. Il s’agira également de répondre aux questions suivantes : qui se déplace avec qui, où, quand et pourquoi ?