Silence, blanc, interstice - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2010

Silence, blanc, interstice

Résumé

Il y a vis-à-vis des angoisses touchant à l’Homme, interrogeant l’Histoire, se noyant dans son épaisseur ou riant à sa superficie, des chemins inusités et originaux qui ne mènent nulle part. Certains émettent des hypothèses abîmées dans de grandes fresques épiques, d’autres inaugurent un pointillisme d’où ne surgit aucune synthèse possible. Certains traquent le sens du sens, qu’il soit indicible ou ineffable, écrasé par l’épaisseur de l’Histoire ou subtilisé dans les desseins divins. D’autres, comme Aloysius Bertrand, petite voix fluide dans le concert des récits historiques, chantonnent, esquissent, griffonnent en des vignettes, ou micro-épopées, le non-sens de l’insensé . C’est cette insignifiance qui s’égosille chez Bertrand que nous tentons d’écouter. Une insignifiance qui s’étrangle dans une voix très vite retournée au silence, et qui motive d’une manière incongrue peut-être, dans le court-circuit des logiques narratives et discursives dialectiquement liées à l’émergence de motifs obsessionnels, la figure du pendu. L’angoisse ainsi focalisée dans la gorge, Bertrand signifie par le silence que l’accès à la vérité est étranglé, que l’Histoire pend, comme une morte qui s’est tue, ou comme un pantin maintenu droit par quelques fils, gesticulant, jouant et mimant (sans voix, donc) l’Homme sur le seul terrain qui puisse être circonscrit avec certitude, celui de l’histrionisme.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04520581 , version 1 (25-03-2024)

Licence

Paternité

Identifiants

  • HAL Id : hal-04520581 , version 1

Citer

Vincent Vivès. Silence, blanc, interstice. Steve Murphy. Lectures de Gaspard de la Nuit de Louis ("Aloysius") Bertrand, Presses universitaires de Rennes, 2010, 9782753512191. ⟨hal-04520581⟩
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