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Article Dans Une Revue Les Papiers de la Fondation Année : 2022

Les associations face à une production structurelle de la vulnérabilité : comprendre la construction du risque de violences sexuelles et de genre pour les femmes exilées en Ile-de-France

Nina Sahraoui

Résumé

Cet article présente les résultats d'une recherche explorant la problématique des violences sexuelles et de genre pour les femmes exilées en Ile-de-France. Les entretiens menés avec les acteurs associatifs d'une part et avec 14 femmes demandeuses d'asile d'autre part, ont mis en évidence les dimensions institutionnelles et sociales du risque de violences genrées. Tout d'abord, le lien de causalité entre le manque de prise en charge sociale et matérielle et la multiplication des violences sexuelles doit être souligné. Sans hébergement, les femmes exilées se retrouvent à la rue et sont systématiquement exposées à des violences physiques et sexuelles. Plusieurs semaines voire plusieurs mois à la rue, les femmes rencontrées ont vécu dans leur chair l'hostilité d'un régime d'asile restrictif. Dans un contexte de manque structurel de places d'hébergement, les femmes enceintes et les femmes avec des enfants en bas âge, sont, elles aussi, confrontées à ce dénuement. Outre les risques que cela engendre pour leur intégrité physique et leur santé, les effets de cet abandon sur la santé mentale peuvent être délétères quand l'espoir d'une amélioration des conditions, qui pouvait être associé à la possibilité de demander l'asile, s'évanouit. De plus, les violences sexuelles et de genre sont aussi, et de plus en plus souvent, une cause de départ pour ces femmes exilées, comme en témoigne les professionnels de santé. Leurs actions et leurs voix portent ainsi une revendication de reconnaissance des violences faites aux femmes comme des violences politiques, méritant écoute et protection. Or, le climat de suspicion qui imprègne le régime de l'asile fabrique des violences institutionnelles pour les femmes demandeuses d'asile en ce que les temporalités des traumatismes sont niés par la rigidité administrative. Une écoute se retrouve néanmoins du côté des soignants, qui tentent d'accompagner les demandeuses d'asile comme patientes et cherchent à pallier les faiblesses de l'accueil en devenant des intermédiaires d'une prise en charge sociale via les acteurs associatifs.
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Dates et versions

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  • HAL Id : hal-04515323 , version 1

Citer

Nina Sahraoui. Les associations face à une production structurelle de la vulnérabilité : comprendre la construction du risque de violences sexuelles et de genre pour les femmes exilées en Ile-de-France. Les Papiers de la Fondation, 2022, 36. ⟨hal-04515323⟩
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