Vieillir en famille. Une sociologie des risques sociaux associés au care familial en Polynésie française
Résumé
French Polynesia has been facing a continuous process of aging of its population since the 1980s. The country's policy encourages the elderly to stay at home and families to provide them care. Therefore, family care constitutes the guiding principle of local politics regarding aging. Today, barely more than 200 seniors are living into socio-medical structures that are dedicated to their care. Our fieldwork on the subject is pioneer in French Polynesia. It investigates and analyzes the daily living conditions of elder people in such a context, in the continuity of the qualitative and empirical approaches sociologists and anthropologists have deployed on aging over the past years.
This paper shows how home staying and family care can expose elder people to specific forms of social isolation and precariousness that we seek to describe and understand based on fieldwork data. We propose a typology of social risks that are related to the family carepolicy in the context we investigate. Then the results of our survey have an interest that goesbeyond the framework of our case study, as it questions, more deeply, the limitations of family solidarity when it is conceived as the predominant - or exclusive - basis of aging policies in contemporary societies.
La Polynésie française est confrontée au vieillissement continu de sa population depuis les années 1980. L’incitation au maintien à domicile des personnes âgées et au care familial constitue la ligne directrice de la politique du pays dans ce domaine. Aujourd’hui, à peine plus de 200 personnes âgées vivent ainsi dans des structures médico-sociales dédiées à leur prise en charge. Pionnière sur ce territoire, l’enquête de terrain documente et analyse leurs conditions de vie dans ce contexte, et s’inscrit dans la continuité des approches qualitatives et empiriques de la vieillesse déployée en sociologie et en anthropologie au cours des dernières
années.
L’enquête révèle que le maintien à domicile et la prise en charge familiale exposent les personnes âgées à des formes spécifiques d’isolement social et de précarité qu’il s’agit de décrire et d’analyser. En revenant sur l’expérience vécue de la vieillesse à domicile sur le terrain d’enquête, l’article répertorie les risques sociaux liés à la politique du care familial dans ce contexte. L’intérêt des résultats constatés dépasse néanmoins le seul cas d’étude, pour s’inscrire, plus en profondeur, dans une réflexion sur les limites des solidarités familiales comme socle prédominant, voire exclusif, d’une politique sociale de la vieillesse.
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