Synthèse de l'étude. Le contexte sociétal et culturel de l'île de La Réunion connaît depuis 40 ans une évolution très rapide. La famille et les relations sociales entre parents et enfants émanant du fonctionnement de la parenté ont également fortement évolué. Le passage d'une société dans laquelle l'organisation de la famille traditionnelle était construite sur une répartition des rôles et fonctions relevant d'un marquage sexuel-partage des tâches selon le genre au sein du couple-strict, reconnu et respecté par les époux, à une société ayant évolué vers plus de démocratie et de liberté, se fait à partir des années 70. Parallèlement, le modèle de la famille souche et/ou nucléaire évolue aussi. En particulier, les familles monoparentales et recomposées, même si elles existent depuis le début du peuplement de l'île, deviennent peu à peu plus nombreuses, en lien direct avec l'accélération et de la fragilité du développement socio-économique. Aujourd'hui, un quart des familles réunionnaises sont des familles monoparentales et 38% des enfants de moins de 18 ans vivent dans ces familles (20% en métropole). Les mineurs et les familles monoparentales sont particulièrement touchés par la précarité. En 2015, 39 % des mineurs vivaient dans une famille dont aucun parent n'avait d'emploi (12 % en métropole). Ce taux est de 68 % pour les enfants de familles monoparentales. Par ailleurs, les mères isolées cumulent les facteurs de risques de pauvreté. Leur faible niveau d'études et la problématique de la garde des enfants constituent des freins à leur insertion professionnelle : seul un tiers d'entre elles sont en emploi. Cette nette augmentation des familles monoparentales s'explique par divers facteurs liés à la fois à la précarité socio-économique, à l'évolution de la place de l'homme et de la femme dans le foyer mais aussi à l'arrivée des aides sociales.