Systèmes de fortifications castrales et urbaines dans le Japon du XVIIe siècle - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2023

Systèmes de fortifications castrales et urbaines dans le Japon du XVIIe siècle

Résumé

L’histoire de la fortification est ancienne au Japon, et remonte aux temps préhistoriques, lorsque les premières populations sédentaires protégeaient leurs villages et leurs ressources à l’aide de dispositifs sommaires tels que des barricades en bois, des fossés et des talus. Il faut attendre le Moyen-Âge (1185-1573) pour voir apparaître une forme développée et de plus en plus complexe d’architecture militaire, dans une période très violente où clans guerriers, moines et paysans s’affrontent dans tout le Japon. On estime alors à plus de 40 000 le nombre de châteaux dans l’archipel, qui sont principalement situés au sommet de montagnes, protégés par des enceintes de bois et de terre . Ces sites fortifiés sont bien souvent éphémères, mais vont se pérenniser vers le 15e-16e siècle, où l’on observe des changements dans les techniques constructives. L’un de ces principaux apports est l’usage de plus en plus courant de la pierre, utilisée pour ériger des murs de maçonnerie sèche. L’entrée dans la période suivante, la période dite prémoderne (1573-1868), marque l’apparition d’un édifice majeur dans l’architecture militaire, jusque-là absent : le donjon. C’est la construction du château d’Azuchi (situé dans l’actuel département de Shiga), par le grand seigneur de guerre Oda Nobunaga (1534-1582), qui bouleverse définitivement les pratiques. Désormais, tous les châteaux comprendront un donjon, dont la monumentalité et le décor architectural, répondent à des objectifs militaires et symboliques : manifester et exposer la puissance du seigneur qui le construit. Le château d’Azuchi, avec son donjon et ses puissants murs maçonnés, constitue dès lors un modèle qui sera reproduit partout dans l’archipel . Fortifié par un ensemble d’enceintes maçonnées et protégé par un donjon, le château japonais peut désormais descendre des cimes pour s’installer sur des reliefs plus doux, favorisant alors un développement urbain à son pied . L’entrée dans le 17e siècle est une période charnière dans l’histoire de l’architecture militaire au Japon, car elle correspond à son apogée. Les systèmes de fortifications et les techniques de construction maçonnées se sont améliorés, et avec elle celle des donjons qui atteignent des dimensions inouïes. L’intérêt de cette période réside également dans le fait que les sites patrimoniaux que nous connaissons aujourd’hui en sont issus pour la grande majorité. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous allons ainsi présenter dans cet article les grandes caractéristiques de cette architecture castrale à travers trois sites patrimoniaux majeurs : le château de Himeji, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, le château de Hikone, classé comme « trésor national », et le château de Kanazawa classé « vestige historique ». Nous les présenterons par le prisme de trois aspects essentiels à cette architecture : l’usage de la topographie dans l’aménagement du site, les dispositifs militaires spatiaux et architecturaux des châteaux, et nous questionnerons enfin l’absence de fortifications urbaines au Japon.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04483127 , version 1 (29-02-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04483127 , version 1

Citer

Delphine Vomscheid. Systèmes de fortifications castrales et urbaines dans le Japon du XVIIe siècle. in Bruno Favel (éd.). Architecture militaire et fortifications du patrimoine mondial, Maisonneuve & Larose, Hémisphère, pp.107-118, 2023, 978-2377011643. ⟨hal-04483127⟩
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