Traitant du statut canonique des images à l’époque moderne, les auteurs continuent, en général, de présenter le décret sur les images du concile de Trente comme un texte élaboré dans la hâte et sans grande portée dogmatique, visant essentiellement à la diffusion de mesures purement disciplinaires. L’article vise à montrer que ce décret reposait, en réalité, sur de réels travaux préparatoires d’origine essentiellement française. Son contenu visait, de plus, à assigner à l’art sacré du monde occidental une fonction authentiquement religieuse, si bien que les précisions édictées par les pères conciliaires permirent d’exprimer un renouveau théologique qui, loin d’écarter le fidèle des représentations, l’inscrivait dans un rapport qui se voulait plus authentique avec l’image.