'Post-traditional' forms: a hypothesis on contemporary productions by Italian puppeteers
Des formes "post-traditionnelles" : une hypothèse sur la production dramatique contemporaine des marionnettistes italiens
Résumé
While various forms of collaboration between puppeteers and writers have developed in France (especially since the 1980s-1990s), the phenomenon hasn't been as widespread in Italy, where many puppeteers still write the texts for their shows. From the 1970s to the present day, with artists of different generations and from different regions of Italy (Guido Ceronetti, Franco Scaldati, Gigio Brunello, Gyula Molnár, Maurizio Bercini and Marina Allegri, Patrizio Dall'Argine, Irene Vecchia, Fabiana Iacozzilli, Marta Cuscunà...), the figure of the polyvalent puppeteer, who handles different aspects of the show, is still well established. This situation is probably due both to historical and cultural reasons (the inheritance of a family structure, training in the workshops of other puppeteers given the absence of dedicated training schools, the permanence of different puppetry traditions at regional level...), and to economic reasons (lack of financial resources...), which do not favour collaborations between puppeteers and writers. However regrettable, the Italian situation is characterized by two enriching phenomena: the preservation and enhancement of a collective memory and craft know-how; and a creative impetus that is the source of new inventions which, while drawing inspiration from tradition, revisit it, question it and use it freely. And it's probably thanks to this innovative spirit born of tradition that some of the pieces by the above-mentioned artists have subsequently found their way into print. How do these phenomena manifest themselves in the texts? What are their dramaturgical implications? In several plays by Italian puppeteers, "post-traditional" forms are at work, not in the sense of a more or less imminent disappearance of the traditions themselves, but rather a work on and from them.
Si l’on peut dire que, surtout à partir des années 1980-1990, diverses formes de collaboration entre marionnettistes et auteurs se sont développées en France, le phénomène ne s’est pas autant répandu en Italie, où encore aujourd’hui de nombreux marionnettistes sont auteurs des textes de leurs spectacles. Depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui, avec des artistes de différentes générations et provenant de différentes régions d’Italie (Guido Ceronetti, Franco Scaldati, Gigio Brunello, Gyula Molnár, Maurizio Bercini et Marina Allegri, Patrizio Dall’Argine, Irene Vecchia, Fabiana Iacozzilli, Marta Cuscunà…), la figure du marionnettiste polyvalent, qui s’occupe de différents aspects du spectacle, reste encore bien établie. Cette situation est probablement à la fois due à des raisons historiques et culturelles (l’héritage d’une structure familiale, la formation effectuée dans les ateliers d’autres marionnettistes étant donné l’absence d’écoles de formation dédiées, la permanence de différentes traditions marionnettiques au niveau régional…), et à des raisons économiques (le manque de ressources financières destinées au théâtre), qui ne favorisent pas les les collaborations entre marionnettistes et auteurs. La situation italienne se caractérise par deux phénomènes enrichissants : la préservation et la valorisation d’une mémoire collective et d’un savoir-faire artisanal ; un élan créatif source de nouvelles inventions qui, tout en s’inspirant de la tradition, la revisitent, la remettent en question, l’utilisent librement. C’est probablement grâce à cet esprit novateur issu de la tradition que certaines des pièces des artistes mentionnés ci-dessus ont trouvé par la suite été éditées. Comment ces phénomènes se manifestent-il dans les textes ? Quelles en sont les implications dramaturgiques ? C’est ainsi que dans plusieurs pièces d’auteurs-marionnettistes italiens sont à l’œuvre des formes « post-traditionnelles » , non pas au sens d’une disparition – plus ou moins imminente – des traditions elles-mêmes, mais un travail sur et à partir de celles-ci.
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