« Plutôt les galères que la misère ». François Avenel (1859-1895), menuisier breton et forçat volontaire
Résumé
Dans une perspective d’histoire sociale de la justice française et coloniale du xixe siècle et de microhistoire globale, il est proposé ici de tenter le « pari biographique » autour de François Avenel, un condamné oublié, disparu de la mémoire collective, issu d’un milieu social modeste et à la trajectoire à la fois ordinaire et tragique. L’originalité de la démarche ne peut plus tenir dans le fait de reconstituer la biographie d’un anonyme : désormais, que ce soit sans aucune source, comme pour Louis François Pinagot ou en s’appuyant sur un corpus exceptionnel, comme pour Joachim Martin, la démarche est entrée dans les usages des historiens. L’apport, modeste, se situe dans ce que cette trajectoire peut offrir à la fois de neuf et d’ « exceptionnel normal » : l’itinéraire complet d’un individu condamné par la justice française puis coloniale, la biographie d’un « criminel ordinaire » la plus complète possible. Cet article est une version allégée du chapitre IX du mémoire inédit soutenu pour l'obtention de l'HDR à l'université de Poitiers, le 4/7/2022.