Catastrophe et nostalgie. Que peut le cinéma documentaire en temps d’Apocalypse ?
Résumé
How does the nuclear catastrophe transform our representations of the world and in particular, the storytelling in non-fiction movies? This could summarize a questioning I have been entangled in through a curious project, the future building of a Japanese city in the south of India, supposed to serve as refuge for the Japanese elite in case of a new nuclear accident. Read in the Japanese newspapers on the aftermath of the Great Disaster of Eastern Japan in 2011, this interpretation, similar to a sci-fi scenario, puzzles my vision of the world and my practice as a documentary filmmaker. This article proposes, through a personal and subjective reflection about the state of a world allowing the formulation of such a hypothesis, the search for a way to keep on telling stories despite and with the radioactive contamination.
Que produit la catastrophe nucléaire sur nos représentations du monde et en particulier, sur les récits que nous en donnons dans le champ du cinéma documentaire ? Ainsi pourrait être résumé le questionnement dans lequel m’entraîne un étonnant projet de construction de ville japonaise dans le sud de l’Inde, présumé servir de refuge à l’élite japonaise en cas de nouvel accident nucléaire. Découverte dans les journaux japonais à la suite de la grande catastrophe de l’est du Japon de 2011, cette interprétation proche du scénario de science-fiction vient bousculer ma vision du monde et avec elle, ma pratique de cinéaste documentaire. Cet article propose, à travers une réflexion personnelle et subjective de l’état d’un monde permettant la formulation d’une telle hypothèse, la recherche d’une voie pour continuer à raconter des histoires, malgré et avec la contamination radioactive.