Les familae cardinalices et leur organisation interne au temps de la papauté d'Avignon
Résumé
Les études consacrées aux familioe cardinalices du XIVe siècle amènent à définir la familia comme l'ensemble des personnes, ecclésiatiques ou laïques, que le cardinal retenait à son service personnel et auxquelles il assurait le logement sous son propre toit, la nourriture, une rétribution régulière directe et indirecte, une part du vêtement et des gratifications diverses. Le recrutement des familiers et les multiples conséquences induites par l'appartenance à ce microcosme privilégié sur leur carrière sont mieux connus que la structure de la familia : rigide et hiérarchisée sous la suprême autorité du cardinal, elle a les caractéristiques d'un établissement religieux et d'une maison noble, offrant l'image d'une part d'une autonomie plus rêvée que réelle, obsédée par l'intrus, le « non-familier » et d'un monde tourné vers le service de Dieu et, d'autre part, d'une maison noble de l'époque : le raffinement dans «l'art de se montrer», mais surtout dans son aboutissement, le repas. Les contraintes des missions lointaines et l'itinérance de nombreux cardinaux rendent plus souples, dans la pratique, les règles de vie quotidienne