Les assemblées de dizaine ... au fondement de la vie toulousaine sous l'Ancien Régime
Résumé
Il est assurément bien des façons d'appréhender l'histoire ce noyau de la vie urbaine qu'est la parcelle. Le cas de Toulouse à l'époque moderne permet d'interroger l'ancien « principe parcellaire » sous un jour susceptible de permettre de mieux comprendre certaines de ses pesanteurs. En effet, la notion de parcelle s'est déclinée dans la capitale languedocienne autour de deux mots qui se recouvraient sans se juxtaposer exactement: le « moulon » (i.e.: « pâté(s) de maisons » pouvant représenter une entité fiscale, sinon une « parcelle ») et la dizaine, sur laquelle l'on se focalisera ici.
Si, à l'origine, elle fut l'unité de base de l'organisation militaire de défense de la communauté, avec le temps elle s'imposa comme l'unité de référence de l'organisation administrative et fiscale de l'espace urbain, mais aussi « policière » et sociale. « Espace vécu » par excellence, la dizaine se pose ainsi comme le premier cercle spatial des relations de voisinage. Mais, contrairement à ce que l'histoire sociale des villes nous a habitué à penser, il s'avère que la dizaine toulousaine reposait sur une, voire deux formes d'institutions « populaires ». On trouve, tout d'abord ces intermédiaires entre les voisins (vivant dans la dizaine) et la municipalité (qui les nommait), qu'étaient les dizeniers avec lesquels l'on a affaire à des rouages essentiels de la vie urbaine. Mais on trouve aussi de rares traces d'organisations ignorées de la recherche toulousaine et dont on ne trouve pas l'équivalent dans l'historiographie de la France urbaine (contrairement aux dizeniers); faute de mieux, on peut les qualifier d'« assemblées des habitants de la dizaine ».
Cette étude propose un état des maigres connaissances dont on dispose sur ces organismes qui se posent comme le « degré zéro » de l’organisation sociale toulousaine sous l'Ancien Régime.