Les dérives de la cancel culture. Quand le défenseur devient agresseur.
Résumé
Le harcèlement fait l’objet de nombreuses campagnes de prévention. Les tentatives de solution pour stopper le harcèlement se multiplient : méthode PIKAS, programme PHARE, lois dans le code de l’éducation, etc. Mais ces tentatives de solution ne doivent pas être appliquées de manière automatique sans une analyse systémique rigoureuse de la situation afin de construire une réponse adaptée au contexte. Sans cela la « solution » peut devenir le problème. Par exemple, chez certains jeunes inscrits dans la cancel culture, la sensibilisation au harcèlement va impacter leur perception de situations banales et les amener à combattre une violence perçue sans tenir compte du contexte dans lequel les faits se sont passés et de l’expérience subjective des protagonistes. Si la cancel culture a permis de rendre visibles des victimes auparavant ignorées, elle devient tyrannique lorsque celui qui prétend lutter contre le harcèlement se met à harceler de prétendus agresseurs. Nous illustrerons ce phénomène des dérives de la cancel culture avec l’analyse systémique d’un cas clinique à partir du modèle transactionnel de Lazarus et Folkman.