Il est des relations entre cinéastes et compositeurs qui durent. D’autres ne sont qu’éphémères. Pourtant l’une et l’autre peuvent, à des degrés divers, marquer une carrière, servir de bornes. Très tôt entré dans le cercle de la Nouvelle Vague, Antoine Duhamel va composer pour Jean-Luc Godard, François Truffaut, Jean-Daniel Pollet… Jamais pour Claude Chabrol, dont il respecte la collaboration avec son ami Pierre Jansen. Si sa rencontre avec Godard fut de celles que l’on dira éphémères, elle n’en marque pas moins profondément l’ensemble de son œuvre pour le cinéma : plus que celle de Week-end, la musique de Pierrot le Fou apparaît bien souvent comme une référence absolue en la matière. Ses relations avec Truffaut furent tout autres. Duhamel avoue avoir été déçu par sa collaboration avec le réalisateur de la saga d’Antoine Doinel. « Pollet et Godard m’avaient entraîné très haut, Truffaut me faisait retomber. »Nous aurions pu choisir, parmi les nombreuses amitiés artistiques qui ont jalonné la carrière de Duhamel, d’évoquer Philippe Condroyer ou encore Bertrand Tavernier. C’est pourtant à celui qu’il rencontre à l’aube naissante d’une saga que nous allons nous intéresser. Cet autre, c’est Jean-Daniel Pollet.