Le sport et son spectacle ont pu être des adjuvants au « doux commerce », cher à Montesquieu, censé substituer les échanges aux conflits, et il semble bien que ce fut le cas avec l’instauration de ces « Jeux Olympiques » qui ont promu des luttes moins meurtrières que celles des guerres. La compétition sportive – le sport en général, et son spectacle – aurait, comme la tragédie, une vertu cathartique, quasi rédemptrice, à même de détourner les hommes de violences plus dommageables pour les biens et les individus. Ainsi compris, le sport ferait indéniablement partie de la culture, comme les arts, sachant toutefois que cela reviendrait plus ou moins à les assimiler à un négoce. Naturellement, il ne faut pas être naïf car les objets culturels sont aussi des marchandises… Et dans beaucoup de cas, des marchandises comme les autres : des biens de consommation. Mais la culture elle-même, disons celle qui est inscrite au patrimoine de l’humanité comme une partie de ce patrimoine par l’UNESCO, peut-être être « marchandisée » ? Certes, on peut en commercialiser le spectacle ou l’exposition, mais peut-on échanger, ou vendre, ses usages rituels ? L’article évoque notamment les travaux de Jean-Marie Brohm, professeur d’éducation physique et sportive, puis professeur de sociologie à l’Université Paul-Valéry de Montpellier et membre de l’Institut ACTE, avant sa mise à la retraite.