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Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Lecture littéraire ou lecture fictionnelle?

Anissa Belhadjin

Résumé

Lire la littérature, à l’école, c’est surtout lire la littérature fictionnelle dans laquelle l’étude des formes narratives est hégémonique. Dans ce cadre, Dufays (2005) a montré comment la question « comment lire », posée à partir de la fin des années 1970, conjuguée aux travaux de chercheurs comme Iser, Jauss, Eco, instaure la notion de lecture littéraire, qui s’installe progressivement comme un concept dans le paysage didactique (Louichon, 2011), et qui comme tout concept qui circule, n’est plus guère interrogé. Je propose ici de présenter certains travaux qui peuvent aujourd'hui permettre de penser la lecture scolaire des textes de fiction non plus comme une lecture littéraire mais comme une lecture fictionnelle. En effet, si l’on considère que dans la fiction écrite, le texte est le moyen d’existence du monde fictionnel : 1) le texte invente son monde par son récit, 2) ce monde peut ne pas renvoyer à la réalité et enfin 3) son incomplétude est constitutive. La lecture fictionnelle consisterait tout d’abord à partir de la compréhension qu’a le lecteur du monde fictionnel, démarche pour laquelle la théorie du déplacement déictique constitue une perspective intéressante. Soutenue en France par Sylvie Patron qui traduit les travaux de Mary Galbraith (voir Glossaire du RéNAF) cette théorie affirme que le langage de la narration ne fait pas partie de la fiction : « il est le mode d’être de la fiction » (Galbraith, dans Patron, 2016 : 221) appréhendée par son lecteur non pas comme un discours, mais directement comme un monde, ce que confirme n’importe quelle expérience de lecture. On peut alors faire l’hypothèse que, pour le bon lecteur, le texte se rend transparent, ce qui lui permet directement cette accession au monde, alors que ce n’est pas le cas pour un lecteur moins familier de la lecture fictionnelle, pour qui les mots du texte, les blancs, mais également leur (ré)organisation dans le cadre de la fiction font obstacle à la compréhension. Le texte même, dans ce qu’il dit (explicite) comme dans ce qu’il ne dit pas (implicite) constitue une barrière à l’entrée dans le monde fictionnel.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04431512 , version 1 (01-02-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04431512 , version 1

Citer

Anissa Belhadjin. Lecture littéraire ou lecture fictionnelle?. 24es rencontres des chercheurs en didactique de la littérature - Territoires de la fiction, F. Le Goff, M. Sauvaire, V. Larrivé, Oct 2023, Toulouse, France. ⟨hal-04431512⟩
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