Marxist French anthropologists and the notion of transition
Le courant marxiste de l’anthropologie française et la notion de transition
Résumé
The work of Claude Meillassoux is generally considered as the starting point of Marxist economic anthropology in France. However, between 1960 and the early 1990s, there has never been any theoretical consensus within the community of French anthropologists who deemed themselves Marxists. Focusing on theoretical and political debates concerning the transition of non-feudal societies to capitalism, this article aims to show that the disagreements between Maurice Godelier and other young Marxist anthropologists at the turn of the 1970s were essentially rooted in different interpretations of the Marxian corpus and opposite appreciations of Althusser's reading of Capital. Although they may seem extremely abstract, these disputes were never completely cut off from fieldwork and they have even inspired development practitioners, such as the economist Charles Bettelheim and the sociologist Hélène Legotien.
Les travaux de Claude Meillassoux sont généralement considérés comme le point de départ de l'anthropologie économique marxiste en France. Cependant, entre 1960 et le début des années 1990, il n’existe pas de consensus théorique au sein de la communauté de ces anthropologues se réclamant du marxisme. En nous concentrant sur les débats théoriques et politiques relatifs à la transition au capitalisme de sociétés non féodales, nous montrerons que les différends qui opposent Maurice Godelier et les jeunes anthropologues althussériens au tournant des années 1970 sont surtout ancrés dans des divergences d’interprétation du corpus marxien et dans l’approbation donnée ou non à la lecture althussérienne du Capital. Si elles peuvent paraître extrêmement abstraites, ces discussions marxologiques ont pour intérêt de ne jamais avoir été complètement coupées du terrain ni de la lutte des classes, au point d'avoir inspiré certains praticiens du développement comme l'économiste Charles Bettelheim et la sociologue Hélène Legotien.
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