Projet expérimental de développement de l'agroforesterie sur les aires d'alimentation des captages de la Vallée de la Vanne (départements 89 et 10) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2013

Projet expérimental de développement de l'agroforesterie sur les aires d'alimentation des captages de la Vallée de la Vanne (départements 89 et 10)

Résumé

Le projet expérimental de développement de l'agroforesterie sur les aires d'alimentation des captages de la Vanne (départements 10 et 89), commandité par Eau de Paris, s'est fixé comme objectif d'identifier les parcelles agricoles les plus vulnérables aux processus de ruissellement et d'érosion, zones potentielles de transferts directs et indirects de fertilisants azotés et molécules phytosanitaires vers les sources captées. L'objectif est également de coconcevoir et d'implanter avec les producteurs et propriétaires fonciers des systèmes agroforestiers efficaces, adaptés et acceptés. En conduisant un diagnostic des sensibilités des parcelles agricoles à (i) l'érosion, (ii) au ruissellement, (iii) à l'infiltration et (iv) en tenant compte des besoins en connectivité écologiques parcellaires, une note globale de vulnérabilité des parcelles a été obtenue après agrégation pondérée des diverses sensibilités. Parmi les 9853 parcelles comprises au sein des Aires d'Alimentation des Captages (AAC) de la Vanne, 48% ont été identifiées comme majoritairement concernées par le ruissellement et l'érosion, alors que les parcelles restantes sont majoritairement infiltrantes ou non vulnérables. En tenant compte, dans un second temps, des caractéristiques morphologiques et du positionnement spatial des parcelles, ainsi que des particularités de leur environnement proche, une gamme d'aménagements agroforestiers adaptés a été définie et distribuée à chacune des parcelles à aménager prioritairement. Deux grands types d'aménagements agroforestiers sont ici proposés : intraparcellaire comprenant des lignes d'arbres avec culture intercalée, interparcellaire pouvant correspondre à des systèmes de haies. Ils ont alors été déclinés en sous-types selon la nature des strates arborées à leur concéder, mais aussi selon la nécessité de renforcer ces aménagements du fait de la présence de zones d'infiltration ponctuelles préférentielles (bétoires ou vallées sèches). Enfin, la contiguïté d'aménagements du même type a été prise en compte au sein de bassins de dépression pour envisager non plus individuellement, mais collectivement certains aménagements localisés. Parallèlement à l'obtention d'un référentiel cartographique des parcelles prioritaires et des aménagements types adaptés, un diagnostic à l'échelle de l'exploitation agricole a été conduit afin de différencier les systèmes d'exploitation en présence sur le territoire, d'évaluer les pressions exercées sur la ressource en eau, de recenser et adapter les modes et formats d'animation territoriale à envisager lors des phases postérieures du projet, et d'évaluer le potentiel local d'acceptation de l'agroforesterie. Globalement, les classes de systèmes d'exploitation ainsi que les classes de pressions exercées sont très différentes selon le potentiel agropédologique local des exploitations. Les systèmes de culture dépendent largement de ce potentiel, reflétant les choix stratégiques des exploitations. Les itinéraires techniques conduits sont alors régulièrement excédentaires tant en azote qu'en produits phytosanitaires, démontrant l'importance de quelques cultures de rente (essentiellement oléagineuses) qu'il n'est pas envisageable de conduire à risques. Ainsi, les pratiques sont les conséquences du potentiel local de rendement et de la situation économique des exploitations. Ces deux mêmes facteurs conditionnent aussi fortement l'acceptation initiale de l'agroforesterie. En complément, les producteurs ayant déjà pris en compte la dimension territoriale de leur activité, conscients des enjeux agroenvironnementaux de l'agriculture locale et s'inscrivant sur le long terme, tendent à être favorables à l'agroforesterie. De même, les exploitants convertis à l'agriculture de conservation et biologique sont généralement favorables à l'agroforesterie. Parmi ceux-ci, il est cependant possible de distinguer deux sous-catégories : les éleveurs et/ou maïsiculteurs favorables aux agroforesteries inter-parcellaires (fonction brise-vent, obstacle visuel) et les colzéiculteurs, généralement plus favorables à une agroforesterie intra-parcellaire. Ces tendances, même si observées, restent cependant ténues (r² = 0.36) et nécessitent un effort d'échantillonnage supplémentaire et un travail d'enquête spécifique pour décrypter les conditions de l'adoption et des préférences des systèmes agroforestiers.
Fichier principal
Vignette du fichier
Vanne_2012_Phase2_rapport_technique.pdf (10.84 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Licence : CC BY NC - Paternité - Pas d'utilisation commerciale

Dates et versions

hal-04420641 , version 1 (26-01-2024)

Licence

Paternité - Pas de modifications

Identifiants

  • HAL Id : hal-04420641 , version 1

Citer

David Grandgirard, Fabien Liagre, Yves Bachevilliers, Manon Zakeossian, Marguerite-Marie Larroque. Projet expérimental de développement de l'agroforesterie sur les aires d'alimentation des captages de la Vallée de la Vanne (départements 89 et 10). Unilasalle Beauvais, rue Pierre Waguet, 60000 Beauvais; Eau de Paris, 198 Bis rue La Fayette 75010 Paris; Agroof-développement, 9 plan de Brie, 30140 Anduze. 2013, pp.169. ⟨hal-04420641⟩
6 Consultations
5 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More