Learning how to knap flint on the Aurignacian site of Bourg-Charente (Charente, France): cognitive interactions and societal implications
L’apprentissage de la taille du silex sur le site aurignacien de Bourg-Charente (Charente, France) : interactions cognitives et implications sociétales
Résumé
The Palaeolithic site of Bourg-Charente (Charente, France) is a multi-level site on a calcareous slope on the left bank of the Charente River (France). The Aurignacian level, which is the subject of this article, has been preserved over a surface of 1,000 m2 and includes 12 concentrations of flint artefacts representing as many knapping areas. According to the taphonomic and dynamic analyses (including refitting), seven of them can be considered contemporary and can be the subject of a palethnological analysis. Bones are not preserved, but the functional analysis carried out on the lithic remains makes it possible to identify specific activity areas with, on the one hand, cutting and butchering activities conducted in synchrony with flintknapping and, on the other, scraping activities requiring tools produced in advance. One of the concentrations of flint artefacts corresponds to a knapping learning area. Although distinct from the other activity areas while not far from them, the links between areas testify to interactions between learners and experienced tailors/tutor. The relationships observed between these groups enable us to propose that the main objective of these knapping exercises was the acquisition and control of the gestures required to obtain flakes.
Le site de Bourg-Charente est un site stratifié de plein air occupant un versant calcaire en rive gauche de la Charente (France). Le niveau aurignacien, objet du présent article, est conservé sur une surface de 1 000 m2 et comprend 12 concentrations de vestiges lithiques qui représentent autant de postes de taille. Les analyses taphonomiques et dynamiques (dont remontages de silex taillés), préalable indispensable à l’analyse palethnologique proposée, permettent de mettre en synchronie sept d’entre eux. Les restes osseux ne sont pas conservés, mais l’analyse fonctionnelle réalisée sur les restes lithiques taillés permet d’identifier des aires d’activités spécifiques avec, d’une part des activités de boucherie en découpe réalisées en parallèle d’activités de taille du silex et, d’autre part des activités de raclage requérant des outils produits de façon anticipée. Une des concentrations de vestiges correspond à une aire d’apprentissage de taille du silex. Distincte des autres zones d’activités tout en en étant peu éloignée, elle entretient avec celles-ci les liaisons physiques qui témoignent d’interactions entre apprenants et tailleurs aguerris/tuteurs. Les relations observées entre ces zones permettent de proposer que les exercices de taille ont eu pour principal objectif l’acquisition et la maîtrise des gestes prévalant au détachement d’éclats.
