Des "auxiliaires de vie scolaire" (AVS) aux "accompagnants des élèves en situation de handicap" (AESH) : vers une spécification des tâches et une reconnaissance de la professionnalité de ce personnel ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Des "auxiliaires de vie scolaire" (AVS) aux "accompagnants des élèves en situation de handicap" (AESH) : vers une spécification des tâches et une reconnaissance de la professionnalité de ce personnel ?

Résumé

Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont chargés d’accompagner des enfants dans le cadre scolaire, que ce soit dans les apprentissages (réexpliquer la consigne par exemple), dans la participation aux activités et/ou dans l’accomplissement de certains gestes (se déplacer, écrire…). En 2014, le statut d’AESH est créé, ce qui entrainera progressivement la fin des AVS en 2019. Ce changement de dénomination est symboliquement fort en ce qu’il recentre les missions de ce personnel : ce ne sont plus des assistants de professeurs ni des travailleurs chargés, par différentes façons, de veiller au bon fonctionnement de l’école. En effet, la « vie scolaire » peut inclure, au-delà des heures de cours, les tâches administratives, les récréations, la cantine… En réalité, loin d’être moins polyvalents, les accompagnants continuent la plupart du temps, donc de façon officieuse, à réaliser des missions qui sortent de celles inscrites dans les circulaires encadrant leur activité. La question de la délégation du « sale boulot » par les enseignants reste centrale pour les appréhender. De plus, les AESH doivent mobiliser différentes ressources issues d’autres groupes professionnels : enseignant, assistant social, infirmière, éducateur, psychologue, médiateur… La polyvalence, au-delà d’avoir changée de forme, a été simplement invisibilisée. Cette diversification des tâches peut paradoxalement apporter un sentiment de fierté et d’utilité du travail accompli ou au contraire un sentiment de perte de sens et de non-reconnaissance de la professionnalité. Cette communication entend en partie expliquer ces différentes positions vis-à-vis de la polyvalence en fonction des diplômes, des trajectoires socio-professionnelles et de l’âge des AESH notamment. En prenant appui sur des entretiens avec des AESH, des observations en classe et une analyse socio-historique du développement de ce « jeune » groupe professionnel (en lien avec celui des enseignants, davantage établi), il s’agira, après avoir détaillé les différents types nécessaires de polyvalence, de montrer en quoi le déni de cette dernière permet d’éviter un bouleversement des frontières professionnelles. Désormais recrutés au niveau baccalauréat et sans forcément d’expériences préalables avec des enfants ou des personnes en situation de handicap et embauchés majoritairement à temps partiel imposé pour la plupart avec un salaire net moyen de 750 euros par mois, les AESH ne se voient pas reconnaitre par l’Education nationale les savoirs spécifiques nécessaires à l’exercice de cet emploi.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04414054 , version 1 (24-01-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04414054 , version 1

Citer

Adélaïne Simonnet. Des "auxiliaires de vie scolaire" (AVS) aux "accompagnants des élèves en situation de handicap" (AESH) : vers une spécification des tâches et une reconnaissance de la professionnalité de ce personnel ?. Association française de sociologie (RT1, "Savoirs, travail, professions"), Jul 2023, Université de Lyon 2, France. ⟨hal-04414054⟩
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