Le Triomphe des Lumières : l'"Encyclopédie" de Diderot et d'Alembert - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2024

Le Triomphe des Lumières : l'"Encyclopédie" de Diderot et d'Alembert

Gerhardt Stenger
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1026017

Résumé

The "Encyclopédie" or the spearhead of the Enlightenment. In the modern collective consciousness, the term "encyclopedia" conveys the idea of a reference work systematically presenting universal or specialized knowledge. It was not always so. In ancient Greek, the expression enkyklios paideia ("circular education") did not refer to a specific form of work, an encyclopedia, but to an education that would encompass knowledge, in other words, a general culture. The word, if not the thing, only made its appearance late, and modern usage only imposed itself with the "Encyclopédie" of Diderot and d'Alembert. This immense publication was intended, in the minds of its editors, to present an accurate picture of the state of all human knowledge in the mid-Enlightenment era. In an era still mired in many archaisms, the "Encyclopédie" presents itself as the image of a modern France, at the forefront of progress, at the same time as the sum of all its skills. Conceived by a group of free-thinkers, it was animated by a rationalist, critical, irreligious spirit, and relied on the concepts of the new rising English empirical philosophy. In the mid-1740s, a new generation of "philosophes" entered the scene, much less timid than their predecessors, Voltaire and Montesquieu. At the same time, the bookseller Le Breton scented a good deal, the French translation of an English encyclopedia in two volumes, and hired the young and already famous man of science d'Alembert to lead the project; Diderot was recruited as a translator but quickly rose to the same level as his teammate. The enterprise was completely redesigned by the two directors, who transformed it into the spearhead of the Enlightenment against obscurantism, divine right monarchy, and the conservatism of the elites. Attacked by some, supported by others, its publication would be carried out through trial and error and successive adjustments. Twice banned by royal authority, prohibited by the Pope, the work was supposed to consist of ten volumes; at its completion, it reached twenty-eight containing more than 74,000 articles illustrated by nearly 2,600 engravings. These colossal figures give an idea of the work that had to be done to successfully complete, in one generation (1751-1772), the most significant of all French publishing ventures.
L'"Encyclopédie" ou le fer de lance des Lumières. Dans la conscience collective moderne, le terme "encyclopédie" véhicule l'idée d'un ouvrage de référence exposant de manière systématique des connaissances universelles ou spécialisées. Il n'en fut pas toujours ainsi. Dans l'Antiquité grecque, l'expression enkyklios paideia ("instruction circulaire") ne désignait pas une forme concrète d'oeuvre, une encyclopédie, mais une éducation qui ferait le tour des connaissances, autrement dit une culture générale. Le mot, sinon la chose, n'a fait son apparition que tardivement, et l'usage moderne ne s'est imposé qu'avec l'Encyclopédie "de Diderot et d'Alembert". Cette immense publication devait, dans l'esprit de ses éditeurs, présenter un tableau exact de l'état de toutes les connaissances humaines au milieu du siècle des Lumières. À une époque encore embourbée dans quantité d'archaïsmes, l'"Encyclopédie" se présente comme l'image d'une France moderne, à la pointe du progrès, en même temps que la somme de toutes ses compétences. Conçue par un groupe de libres-penseurs, elle était animée d'un esprit rationaliste, critique, irréligieux, et s'appuyait sur les conceptions de la nouvelle philosophie empiriste anglaise alors en plein essor. Au milieu des années 1740, une nouvelle génération de "philosophes" fait son entrée sur la scène, bien moins frileuse que ses aînés, Voltaire et Montesquieu. Au même moment, le libraire Le Breton flaire la belle affaire, la traduction française d'une encyclopédie anglaise en deux volumes, et engage le jeune et déjà célèbre homme de sciences d'Alembert afin qu'il dirige l'entreprise ; Diderot est recruté comme traducteur, mais va rapidement se hisser au même niveau que son coéquipier. L'entreprise est complètement refondée par les deux directeurs, qui la transforment en fer de lance des Lumières contre l'obscurantisme, la monarchie de droit divin et le conservatisme des élites. Attaquée par les uns, soutenue par les autres, sa publication sera menée à bien par tâtonnements et ajustements successifs. Deux fois interdit par le pouvoir royal, prohibé par le pape, l'ouvrage devait constituer dix volumes ; à son achèvement, il en atteignit vingt-huit qui contiennent plus de 74 000 articles illustrés de près de 2 600 gravures. Ces chiffres colossaux laissent imaginer le travail qu'il a fallu abattre pour mener à bien en une génération (1751-1772) la plus importante de toutes les aventures éditoriales françaises.

Domaines

Littératures
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04401495 , version 1 (17-01-2024)

Licence

Paternité

Identifiants

  • HAL Id : hal-04401495 , version 1

Citer

Gerhardt Stenger. Le Triomphe des Lumières : l'"Encyclopédie" de Diderot et d'Alembert. Perrin, 2024, 978-2-262-08545-2. ⟨hal-04401495⟩
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