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Communication Dans Un Congrès Année : 2023

L'impact du réchauffement climatique sur le cèdre du Liban pourrait être plus réduit qu'attendu

Yaacoub Nassif
  • Fonction : Auteur
Paulina Pinto
Jean-Claude Gegout

Résumé

Dans un contexte de forte vulnérabilité du cèdre du Liban liée à des pressions anthropiques historiques et aux risques engendrés par le réchauffement climatique, nous avons comparé sa niche climatique en conditions naturelles avec celle obtenue par des tests de survie et de croissance établis le long d’un gradient altitudinal en conditions hydriques et de compétition contrôlées. Nous avons relevé la présence du cèdre dans 1241 placettes situées dans son aire naturelle au Liban pour préciser sa gamme altitudinale dans la nature. Nous avons ensuite établi dans cette région un dispositif de 8 sites expérimentaux répartis sur 2200 m de dénivelée de manière à l’étendre largement au-delà des extrêmes chauds et froids de la distribution naturelle du cèdre. Les contraintes conditionnant les limites climatiques du cèdre ont été recherchées en établissant différentes modalités d’arrosage et en plantant également 3 des principales espèces forestières méditerranéennes de la région sur chaque site expérimental. Nous avons mesuré la croissance et la survie à 3 ans des 1360 cèdres plantés dans le dispositif ainsi que celles des espèces compétitrices. Le dispositif expérimental a révélé un taux de survie et de croissance optimums du cèdre sur une gamme d’altitude de 1500 mètre de dénivelée, trois fois supérieure à la gamme altitudinale de sa distribution naturelle au Liban qui s’étend de 1300 à 1830m d’altitude. A moins de 500 m d’altitude, le stress hydrique limite la survie du cèdre à des altitudes très inférieures à sa limite naturelle basse. La compétition explique l’absence du cèdre sous 900m d’altitude du fait d’une croissance supérieure des espèces compétitrices. Trois mille ans d’exploitation intensive du cèdre pourraient expliquer son absence entre 900 et 1300m d’altitude. Enfin, le froid et le stress hydrique limitent la survie du cèdre au-delà de 2000 m, altitude légèrement supérieure à la limite froide de l’espèce dans les conditions naturelles. Le taux de survie élevé observé expérimentalement sous la limite chaude de la distribution naturelle du cèdre du Liban laisse espérer sa résistance face au réchauffement climatique futur dans son aire de répartition actuelle. Si le schéma observé chez le cèdre était commun à de nombreuses espèces montagnardes, cela remettrait en cause les prévisions d'extinction de ces espèces avec le changement climatique et ouvrirait la voie à des actions d'adaptation, telles que la gestion de la compétition, pour améliorer leur survie.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04399987 , version 1 (17-01-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04399987 , version 1

Citer

Yaacoub Nassif, Paulina Pinto, Juan Fernández-Manjarrés, Jean-Claude Gegout. L'impact du réchauffement climatique sur le cèdre du Liban pourrait être plus réduit qu'attendu. ECOVEG 16 ECOVEG16 - Communautés végétales et socioécosystèmes dans un monde en transition, IMBE - Aix marseille Université, Apr 2023, Marseille, France. ⟨hal-04399987⟩
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