Levroux, Le Pré Cottin : Centre-Val de Loire, Indre
Résumé
Ce diagnostic archéologique préventif, motivé par le projet de construction
d’une maison individuelle, concerne une emprise de 3 559 m². Quatre
tranchées, ouvertes dans l’axe nord- sud suivant le pendage naturel du
terrain, une tranchée ouverte dans un axe est/ouest et des extensions
totalisent 705,71 m² d’ouverture soit 12,50 % de l’emprise prescrite.
Ces ouvertures ont permis de mettre en lumière une occupation de la
protohistoire à l’époque antique. Les nombreux coupements, recoupements
et recouvrements des structures apportent la preuve d’une stratification du
site. Le mobilier découvert couvre une partie de la protohistorique, l’époque
laténienne. Ce mobilier est partout présent dans l’emprise et beaucoup
de faits sont plus précisément datés de La Tène C2/D1a voir La Tène
D1a. Certains faits ou US ont également livré du mobilier gallo-romain,
suggérant une continuité de l’occupation. Ce mobilier antique est associé à
la présence de murs massifs et de quelques monnaies du Bas Empire. Cette
opération apporte, pour la première fois, la preuve d’une perduration de
l’occupation jusqu’à la fin du Bas-Empire au sud de l’agglomération de
Levroux.
Cette occupation, représentées par des fossés, une série de fosses et de trous
de poteau, pourrait être liée à un quartier d’habitation. Les études de la
céramique, de l’instumentum et de la faune renforcent cette interprétation.
Le diagnostic du pré Cottin vient compléter notre connaissance du quartier
des Arènes en nous permettant de cerner une zone d’habitat à proximité des
zones artisanales déjà fouillée.
La présence d’une réoccupation antique, encore mal cernée, est mise en
évidence par le mobilier, certains recoupements de faits et également par la
présence de fondations de murs massives. La puissance de ces maçonneries
et la longueur d’un de ces murs (plus de 80 m de longueur) pourraient
suggérer une configuration différente pour l’époque antique. Ces murs
antiques pourraient correspondre aux murs de soubassement d’un portique
sur une voie ou à ceux d’une enceinte séparant espace civique ou religieux
des espaces privés.
Quelques artefacts et recoupements de structure suggèrent également des
réoccupations ponctuelles plus tardives.
Ce diagnostic renseigne sur l’occupation protohistorique et antique de
Levroux. Il offre la possibilité exceptionnelle de documenter une quartier
d’habitation de l’agglomération ouverte du quartier des Arènes, sa
perduration et sa réorganisation à l’époque antique.