Le tournant millénial, notamment dans les pays du Nord, s’est accompagné d’une toute nouvelle émergence de citoyenneté structurée en grande partie par les couples de même sexe, bien que les personnes transgenres aient acquis de manière moindre leurs droits citoyens. Durant les vingt-cinq dernières années, les changements sociétaux, plus particulièrement dans le domaine de la famille hétéronormée, ont engendré de nouvelles formes institutionnelles d’accès aux droits de couples homosexuels, les inscrivant dans la citoyenneté, notamment par la voie du mariage de personnes de même sexe. En somme, ce qu’on nomme, dans notre ère la « citoyenneté queer » fait référence à l’ouverture des droits légaux et sociaux à des couples de même sexe ou à des personnes non hétéro- sexuelles. Nonobstant les controverses suscitées par l’inclusion de cette nouvelle citoyenneté, comme en France par le mouvement catholique « La manif pour tous », les citoyens LGBTQI+ ont réussi à élargir la norme de la citoyenneté à l’aide de politiques agencées de revendication des droits. Or, l’acquisition et la consolidation de la citoyenneté queer, comme d’autres processus politico- sociaux, se sont accomplies en plusieurs phases en suivant la conceptualisation de la « sexual citizenship » (la citoyenneté sexuelle) érigée dans le cadre des luttes des identités sexuelles et de genre et le mariage de couples de même sexe, et enfin l’homoparentalité ouvrant le droit à la filiation et l’héritage. Cependant, cette inclusion a, de manière répétée, entériné de nouvelles formes d’appartenance et d’exclusion à travers les mécanismes de racialisation de sorte que certains groupes soient « expulsés du périmètre de la citoyenneté ».