La marche est ici portée par l'idée de « souffle », référent d'une Chine ancienne qui donnait à chaque homme, autant qu'à chaque élément du monde vivant, une place dans un monde considéré comme en perpétuel mouvement. Si le couple montagne et eau est considéré comme le lieu le plus visible de ce souffle de vie sur terre, il n'est néanmoins pas aisé de l'arpenter au quotidien. Les lettrés de cette Chine ancienne circulaient à travers des voyages immobiles, des mondes en petit qui leur permettaient de s'échapper sans se mouvoir. Cette phase d'acculturation du territoire revient à celle de l'appropriation entre rêve et réalité. Elle constitue une expérience pédagogique sur le territoire chinois menée depuis huit ans au sein de l'ENSA Paris-Val de Seine au travers de chaînage cours-séminaire-projet, à la fois in situ et ex situ. Questionner la marche dans notre ère temporelle questionne l'enjeu entre le voyage mobile et le voyage immobile que trois ans de fermeture des frontières de la Chine, amplifiée par une crise climatique mondiale criante, ont permis de soulever.