La première inscription méroïtique qui puisse être datée avec certitude remonte au règne du roi Arnékhamani, vers 220 av. J.-C. et non, comme on l’a longtemps cru, à l’époque de la reine Shanakdakhété que l’on situait au siècle suivant. Premier paradoxe : elle est en écriture cursive et non en hiéroglyphique. Les Méroïtes auraient-ils donc, pour ainsi dire, mis la charrue avant les bœufs et, contrairement aux Égyptiens, commencé par une écriture simplifiée avant de créer une écriture figurative ? Deuxième paradoxe : cette écriture hiéroglyphique, dont les signes sont empruntés au riche répertoire égyptien, se lit pourtant dans le sens inverse : les figures animées regardent vers la fin de la ligne et non, comme en Égypte, vers le début. Comment comprendre ces deux paradoxes ? C’est ce que nous nous proposons d’explorer ici.