Les paiements pour services environnementaux, issus d’une logique économique d’appropriation des choses, se rattachent au concept de droit de propriété. L’assiette de la propriété n’est pas la même dans le monde entier. La maîtrise des ressources naturelles et foncière répond à un régime juridique qui n’est pas toujours celui du droit des biens. En d’autres termes la propriété foncière n’est ni universelle ni unique dans sa définition. Dans un premier temps nous verrons que la naissance de la propriété relève d’une histoire du paradigme occidental jusqu’à la complétude d’un seul droit de propriété par le développement de la société marchande. Là où la propriété n’est pas née, elle va résulter du produit d’une invention qui ne se généralise pas toujours. L’absence du régime de la propriété privée (soit d’un marché foncier) n’est pas significative d’une absence d’une civilisation (sic) mais d’un rapport au monde patrimonialisé plutôt que vénale. Les travaux empiriques menés auprès de cinq sites différents (au Sahel, au Maghreb, en Amazonie guyanaise) sur les systèmes juridiques endogènes nous ont conduit à définir les contours d’un régime d’un droit sur les utilités environnementales, ne relevant pas du droit de propriété.