Quando a burocracia liberal impede os pesquisadores de fazer seu trabalho. Tarefas periféricas e transbordamentos do trabalho
Résumé
Cet article porte sur les effets de la mise en place de l'organisation par projet dans la recherche industrielle. En s'appuyant sur une enquête menée dans une grande entreprise française du secteur énergétique, combinant entretiens, observations et questionnaire, il montre comment cette organisation du travail, promue pour assouplir le fonctionnement des organisations en le délestant des lourdeurs bureaucratiques, a, au contraire, profondément transformé le travail des chercheurs et accru le temps consacré à la réalisation des « tâches périphériques » à leurs cœurs de métier. Pour continuer à faire malgré tout faire un travail de qualité, qui fasse sens et dans lequel ils se reconnaissent, la plupart des chercheurs prennent alors sur eux, et souvent sur leur temps personnel, en travaillant plus longtemps, au bureau, mais aussi, et de plus en plus, chez eux. Ces « organisations liquides » sécrètent ainsi du surtravail : non seulement, elles transforment la nature et les causes de ce travail bureaucratique, qui s’avère plus horizontal et décentralisé que par le passé, mais en le déplaçant et l’invisibilisant, elles changent également la nature de son coût, qui passe ainsi d’un « coût économique », porté par l’entreprise, à un « coût subjectif », porté, cette fois-ci, par les salariés.