Comment définir l’extrême-contemporain ? Peut-on saisir ses manifestations plurielles ? Cette notion imaginée par l’écrivain Michel Chaillou et reprise par la critique universitaire, n’est pas uniquement subordonnée à une typologie. Davantage que le temps de la création, l’extrême-contemporain donne à lire un temps humain. Le passé, qui fut à un moment honni s’inscrit au cœur des préoccupations. L’extrême-contemporain sonne-t-il l’heure de « l’inventaire des absences » ? Ainsi, l’inventaire des absences au sein de la mémoire individuelle introduit si besoin des fantômes afin de colmater les failles du passé ou celles de la mémoire : une œuvre salvatrice si la filiation est seulement mitée et non brisée. L’inventaire des absences au sein de la cité crée un faisceau de questionnements : par exemple, comment construire un futur différent du présent qui occulte des événements historiques ou encore des membres de la cité ? En travaillant les processus du souvenir, l’extrême-contemporain tente d’inscrire les traumas du passé dans un imaginaire à réinventer. De surcroît, l’extrême-contemporain sonne aussi l’heure de l’errance temporelle et spatiale. L’écrivain exilé, devenu nomade, dévoile dès lors les scories de nos préjugés en transcendant la cité. L’extrême-contemporain révèlerait un monde, le nôtre, en cours de métamorphose.