À la fin du Ve siècle de notre ère, une courte mention issue de la correspondance de Sidoine Apollinaire, préfet de la Ville de Rome puis évêque de Clermont, fait état d’un lien familial entre Fronton et un important personnage de l’Antiquité tardive. Léon, originaire de Narbonne, fut en effet le conseiller de deux rois wisigoths au sein du royaume de Toulouse, Euric – régnant de 466 à 484 –, puis son fils et successeur Alaric II, qui dirigea le royaume de 484 à 507. Fronton y est désigné comme l’atauus de Léon, et il s’agit de la seule évocation du lien familial entre les deux hommes dans l’oeuvre de l’aristocrate auvergnat. Fin poète, orateur et juriste chez ce dernier, éminent ambassadeur dans la Vie d’Épiphane de Pavie, sacrilège chez Grégoire de Tours, Léon avait acquis un grand prestige en raison de ses actions, mais aussi, peut-être, en raison d’une ascendance brillante bien que lointaine. La présente communication a ainsi pour vocation de réévaluer l’information donnée par Sidoine Apollinaire, de discuter de la persistance d’un souvenir de Fronton dans l’Antiquité tardive, mais également de tenter de reconstruire le fil d’un lien familial tissé depuis plusieurs siècles.