Les non-musulmans et leurs droits selon les thèses du shaykh Muḥammad al-Ġazālī
Résumé
Posant en principe un lien insécable entre ceux qui parlaient au nom de la religion et ceux qui parlaient au nom du politique, le shaykh al-Ġazālī justifia à l’égard des non-musulmans un système intangible fondé sur l’inégalité des droits à partir d’un discriminant religieux. Il conçut le rôle des ‘ulamā’ comme axial. Les transactions, les aménagements ou suspensions pratiques au nom d’al-maṣlaḥa [« l’intérêt général » de la communauté liée à l’islam], la mise à distance d’un nombre circonscrit de références, ne concernaient pas des prescriptions juridico-religieuses centrales. Ses thèses eurent d’autant plus de succès qu’elles s’appuyaient sur un discours de mise en garde contre les agressions provoquées par les non-musulmans, le plus souvent désignés sous les appellations de juifs, chrétiens, matérialistes et communistes. La critique spécifique contre les Ahl al-Kitāb [« Gens du Livre »] était augmentée d’un double grief : la corruption du "message divin" ; l'incapacité à s'attacher aux lois qui devaient en découler.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)