World expo, why are States fighting to have them? A soft and smart power issue in L'Express, 26-06
Exposition universelle, pourquoi les Etats se battent pour les avoir ? Un enjeu de soft et smart power, in L'Express, 26-06
Résumé
Interview with Patrice Ballester. Rome, South Korean Busan or Saudi Riyadh? Next November, the Bureau International des Expositions (BIE), organizer of the World expo, will reveal the name of the city which will host the 2030 edition of the event. In the meantime, the diplomatic battle rages. On the occasion of the general assembly of the BIE, on June 20 and 21, in Paris, the leaders of the three countries still in the running took turns in France. Emmanuel Macron first received Saudi Prince Mohammed bin Salman, who defends Riyadh's candidacy. France has already promised its support. The president then spoke with the South Korean head of state, Yoon Suk-yeol, leader of the Busan project, then with the President of the Italian Council, Giorgia Meloni, who came to plead Rome's cause. The World expo is first and foremost a soft power issue. It is an opportunity to show one’s power and reassert oneself on the international scene. “For six months, the host country becomes the showcase of globalization, the economy and technological advances,” analyzes for L’Express Patrice Ballester, professor of geography and tourism marketing, specialist in World expos. Enough to give a serious advantage to States wishing to position themselves as key players in international relations. Even if it requires investment, the World expo guarantees a boost in tourism for the host country. The economic benefits are considerable. Like the Olympic Games, “it is one of the world events which welcomes the most visitors, and over a period of six months,” notes tourism marketing professor Patrice Ballester. For example, the World expo in Milan in 2015 welcomed nearly 20 million tourists. That of 2020, in Dubai, postponed to 2021-2022 due to the health crisis, recorded 24 million entries. The event constitutes an ideal opportunity for the host country to establish its economic power. And this is partly what South Korea is seeking to do, via the Busan candidacy. This port city constitutes “the gateway to a part of Asia, a historic port reconfigured and moved for several years and which provides a waterfront to be developed for the occasion” believes Patrice Ballester. And if South Korea's influence is no longer in doubt, hosting the World expo would be a sort of "rite of passage", continues the geographer. “The State could officially show that it has reached the stage of a developed country, even if no one doubts it anymore.” World expo, FIFA World Cup, Olympic Games, national football championship, tourist opening, new geopolitical positioning, will the end of the 2020 decade and the 2030 decade be Saudi?
Interview de Patrice Ballester. Rome l’Italienne, Busan la Sud-Coréenne ou Riyad la Saoudienne ? En novembre prochain, le Bureau international des expositions (BIE), organisateur de l’Exposition universelle, dévoilera le nom de la ville qui accueillera l’édition 2030 de l’événement. En attendant, la bataille diplomatique fait rage. A l’occasion de l’assemblée générale du BIE, les 20 et 21 juin, à Paris, les dirigeants des trois pays encore en lice se sont succédé dans l’Hexagone. Emmanuel Macron a d’abord reçu le prince saoudien Mohammed ben Salmane, qui défend la candidature de Riyad. La France lui a d’ores et déjà promis son soutien. Le président s’est ensuite entretenu avec le chef d’Etat sud-coréen, Yoon Suk-yeol, porteur du projet de Busan, puis avec la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, venue plaider la cause de Rome. L’Exposition universelle constitue d’abord un enjeu de soft power. Elle est l’occasion de montrer sa puissance et de se réaffirmer sur la scène internationale. « Pendant six mois, le pays hôte devient la vitrine de la mondialisation, de l’économie et des avancées technologiques », analyse pour L’Express Patrice Ballester, professeur de géographie et de marketing du tourisme, spécialiste des expositions universelles. De quoi donner un sérieux avantage aux Etats souhaitant se positionner en acteurs incontournables des relations internationales. Même si elle nécessite des investissements, l’Exposition universelle garantit un regain du tourisme pour le pays hôte. Les retombées économiques sont considérables. Au même titre que les JO, « il s’agit d’un des événements mondiaux qui accueillent le plus de visiteurs, et sur une durée de six mois », note le professeur de marketing du tourisme Patrice Ballester. A titre d’exemple, l’Exposition universelle de Milan, en 2015, a accueilli près de 20 millions de touristes. Celle de 2020, à Dubaï, reportée en 2021-2022 à cause de la crise sanitaire, a comptabilisé, quant à elle, 24 millions d’entrées. L’événement constitue une occasion idéale pour le pays hôte d’asseoir sa puissance économique. Et c’est en partie ce que cherche à faire la Corée du Sud, via la candidature de Busan. Cette ville portuaire constitue « la porte d’entrée vers une partie de l’Asie, un port historique reconfiguré et déplacé depuis quelques années et qui permet de donner un waterfront à aménager pour l’occasion » estime Patrice Ballester. Et si le rayonnement de la Corée du Sud n’est plus à prouver, accueillir l’Exposition universelle serait une sorte de "rite de passage", poursuit le géographe. « L’Etat pourrait montrer officiellement qu’il a atteint le stade de pays développé, même si plus personne n’en doute ». Exposition universelle, Coupe du Monde, Jeux olympiques, championnat de football national, ouverture touristique, nouveau positionnement géopolitique, la fin de la décennie 2020 et la décennie 2030 sera-t-elle saoudienne ?