« Réflexions sur une mêtis stoïcienne à travers les témoignages de Stobée »
Résumé
Consacré à la section éthique de la philosophie, le chapitre 7 du livre II des Eclogae de Stobée recèle plusieurs passages invitant à rapprocher la sagesse du Portique de cette forme d’intelligence ancrée dans la pratique que constituait en Grèce la mêtis. L’enjeu de cette étude consiste à examiner, dans un cadre rhétorique, le portrait du sage stoïcien que dessine l’anthologiste sous la forme d’un personnage vif, rusé, attentif aux circonstances, persuasif même, à la manière d’Ulysse « aux mille tours » (polytropos). La rhétorique en effet, en tant que « prudence appliquée aux discours », se veut la traduction dans le langage des différentes vertus relevant de cette vertu cardinale qu’est la prudence (phronêsis), à savoir le bon jugement, le calcul juste, la vivacité d’esprit, la réflexion, la sagacité et l’inventivité. Une telle analyse contribue à corriger l’image du sage monolithe, rigide et empesé que colporta notamment l’Académicien Cicéron dans le cadre de sa polémique contre le Portique.