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Article Dans Une Revue Sociologie du Travail Année : 2000

Combien y a-t-il de souffrance au travail ?

Jean-Pierre Durand

Résumé

This article is a response and critique of Christophe Dejours' book "Souffrance en France. La banalisation de l'injustice sociale" published in 1998, and an article in Le Monde in which the same author tends to equate salaried work with the condition of the victims of Nazism, because workers accept their condition. The author of the article shows the convergences with Raymond Boudon's methodological individualism that lead Dejours to write: "It is not economic rationality that is the cause of evil work, but the progressive enrolment of the majority in evil work, which recruits the economicist argument as a means of rationalizing and justifying, after the fact, submission and collaboration in dirty work". Finally, the author of the article demonstrates how Dejours proposes a univocal vision of work as a source of nothing but suffering, when there are many other feelings involved, including satisfaction and pleasure at work... This does not mean that he denies the negative consequences of the capitalist organization of work, but he notes that it is not only fear that holds the social system together, but the fact that everyone "can find something to enjoy in it", particularly in pleasure...
Cet article est une réponse et une critique de l'ouvrage de Christophe Dejours "Souffrance en France. La banalisation de l'injustice sociale" paru en 1998 et d'un article dans Le Monde où le même auteur tend à assimiler le travail salarié à la condition des victimes du nazisme parce que les travailleurs acceptent leur condition. L'auteur de l'article montre les convergences avec l'individualisme de Raymond Boudon qi conduisent Dejours à écrire : « Ce n'est pas la rationalité économique qui est cause du travail du mal, mais l'enrôlement progressif de la majorité dans le travail du mal qui recrute l'argument économiciste comme moyen de rationalisation et de justification, après coup, de la soumission et de la collaboration au sale boulot ». Enfin l'auteur de l'article démontre comment Dejours propose une vision univoque du travail qui ne fournirait que souffrance, alors que bien d'autres ressentis y sont présents, dont la satisfaction et le plaisir au travail... Ce qui ne veut pas dire qu'il nie les conséquences négatives de l'organisation capitaliste du travail, mails il constate que ce n'est pas uniquement la peur qui fait tenir le système social, mais le fait que chacun "peut y trouver son compte", en particulier dans le plaisir...
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Souffrance en France.pdf (141.61 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04363716 , version 1 (07-01-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04363716 , version 1

Citer

Jean-Pierre Durand. Combien y a-t-il de souffrance au travail ?. Sociologie du Travail, 2000, (2000) 42, pp.313-325. ⟨hal-04363716⟩

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