Spectres queer de l'esclavage dans Cecil Dreeme de Theodore Winthrop (1861)
Résumé
Cet article porte sur un roman de l’auteur étatsunien Theodore Winthrop récemment redécouvert par les spécialistes d’études queer. Cecil Dreeme (1861) met en scène un jeune homme, Robert Byng, tiraillé entre l’emprise maléfique exercée sur lui par le redoutable Densdeth et le sentiment amoureux ressenti pour le mystérieux Cecil Dreeme. Le roman fait un usage fréquent de la métaphore esclavagiste : l’emprise de Densdeth est décrite comme une « tyrannie » exercée sur des individus désignés comme des « serfs » ou des « esclaves ». On trouve en outre dans le roman certains motifs propres aux récits d’esclaves, tels que le travestissement et la dissimulation dans un espace confiné. Je propose dans cet article de lire Cecil Dreeme comme un roman antiesclavagiste, où la question de l’esclavage se trouve cependant repensée sur un mode queer.