« Siège de la communauté de communes Vendée Grand Littoral » Genèse et évolutions des aménagements portuaires du bourg castral (11e-17e siècles). Rapport final d'opération
Résumé
La fouille archéologique préventive, s’étendant sur 2500 m² et 3 m de
profondeur, près du château de Talmont Saint-Hilaire pour la construction
du siège de la communauté de commune, révèle plusieurs phases
d’aménagement des infrastructures portuaires.
La période 1, voit l’installation d’un débarcadère en bois et d’une digue
probablement associée à un moulin à marée. Ce développement est lié à
l’établissement de la seigneurie de Talmont et de Guillaume le Chauve,
vassal des comtes-ducs d’Aquitaine. À cette époque, les comtes-ducs
cherchent à contrôler le littoral et ses ressources, situant ce premier port
dans un réseau le long de l’estuaire. L’activité économique de la ville
fortifiée s’articule autour des marais salants, des forêts voisines et du
littoral. Les études environnementales et bioarchéologiques soulignent
l’étroite interaction entre l’homme et son environnement. Les espaces près
du château sont défrichés pour des cultures variées (vignes, céréales, lins)
dès le 11e siècle. Les découvertes témoignent des échanges commerciaux,
confirmés par des sources écrites. Les restes d’animaux et de coquillages
reflètent une intense activité urbaine.
Dans la période 2, à partir de 1175, les aménagements en bois laissent
place à de longs quais en pierre et à des murs-terrasses, formant un vaste
débarcadère de plus de 50 mètres. Des structures possibles de viviers et des
bâtiments contribuent à organiser le système portuaire. Les découvertes
de méraux, de jetons de compte et de poids monétaires indiquent des
fonctions fiscales et de contrôle des échanges.
Les périodes ultérieures (post-13e siècle) révèlent l’utilisation continue des
canaux jusqu’au 16e-17e siècle. Des aménagements tardifs des quais ont
été mis en évidence, certains se placent dans l’alignement de la tenaille
construite au sud du site castral.
Enfin, une dernière phase, à partir du 16e siècle, voit la disparition
progressive des aménagements portuaires avec la perte d’importance
politique du château.
