Une association entre des champignons et des plantes pour dépolluer des sols contaminés par les dioxines
Résumé
Aujourd’hui, la phytoremédiation assistée par les champignons mycorhiziens compte parmi les méthodes
émergentes de remédiation des sols pollués. Cette phytotechnologie, à la fois écologique et économique, est bien
adaptée au traitement de grandes surfaces de sols faiblement polluées et aux pollutions de surface. Cependant,
l’efficacité de cette méthode vis-à-vis des polluants organiques persistants tels que les dioxines/furanes
(PCDD/F) a été peu étudiée. C’est pourquoi, notre travail vise à étudier l’apport de l’inoculation mycorhizienne
dans l’installation des plantes sur sols historiquement pollués par les PCDD/F du site d’Halluin et dans la
dégradation de ces polluants.
Nos résultats montrent que malgré l’effet négatif des PCDD/F exercé sur certains stades de
développement de Rhizophagus irregularis, ce champignon mycorhizien à arbuscules s’avère, non seulement,
capable d’accomplir un cycle de développement complet en présence d’une concentration en PCDD/F 10 fois
plus élevée que celle détectée sur le site d’Halluin, mais aussi, de procurer une protection à la plante hôte contre
la phytotoxicité de ces polluants.
Par ailleurs, il a été observé que l’inoculum mycorhizien, introduit dans le sol permet la mycorhization
des trois espèces végétales testées (Trèfle, Luzerne et Ray-grass). Une bonne évolution de la croissance de ces
plantes est observée au cours du temps. Celle-ci permet la stimulation de la flore tellurique, bactérienne et
fongique en présence et en absence de l’inoculum mycorhizien. De plus, nos résultats révèlent, pour la première
fois, une dégradation des PCDD/F, après 20 semaines de culture, dans les sols végétalisés par la Luzerne et le
Ray-grass et non amendés avec l’inoculum mycorhizien.