Envisager le numérique dans une perspective spatiale permet d’ouvrir les trois dimensions de la bibliothèque physique à une multiplicité d’autres dimensions qui permettraient des sauts d’un « rayonnage » à un autre, autant que leur incessante reconfiguration. Dans quelle mesure peut-on filer cette métaphore et transposer par analogie les cheminements intellectuels de la bibliothèque dite physique à son avatar numérique ? Prenant pour étude de cas la plateforme Gallica, cette enquête pose donc la question de savoir si l’on peut reconsidérer un usage du numérique, et des bibliothèques numériques en particulier, comme l’arpentage d’un espace et selon quelles modalités. Mon étude porte sur les parcours de navigation des utilisateurs de Gallica en combinant une approche qualitative — entretiens semi-directifs, situations de recherche et étude sémiotique — et une approche quantitative — analyses multiples d'un an de logs du serveur de la plateforme.