Les cahiers de charges des structures labellisées et conventionnées en France mentionnent en premier lieu des missions dédiées à la création et la diffusion. Ces missions premières s’accompagnent également d’un volet important de sensibilisation des publics, de médiation et de formation. Elles se recomposent en fonction du projet porté par les directions des lieux. Ces dernières, soucieuses de s’engager dans des actions de démocratie culturelle, à « faire lieu » différemment, inventent de nouveaux espaces, qui dessinent les contours d’actions se déployant avec les artistes accueillis. Ces compagnonnages d’artistes sur le temps long – prennent des formes plurielles, où la question des apprentissages se pose, à la fois pour les artistes et pour les lieux. Dès lors, dans quelles conditions l’artiste peut-il être une ressource dans un projet coconstruit avec la structure d’accueil sans que cela n’empiète pour autant sur l’artistique ? Comment penser un échelon ou l’association puisse être un espace intermédiaire d’apprentissage et de tremplin professionnel ? Exemplifié par le « compagnonnage » de Laurent Cebe avec le TU-Nantes, scène conventionnée « jeune création et arts vivants », nous verrons comment un partenariat au long cours permet de construire un parcours d’artistes dans le sillage du lieu avec le lot de difficultés que cela représente et d’opportunités à saisir par cette proximité avec le lieu, ses équipes et les publics.