Notion of care networks and leprosaria: an efficient paradigm?
Notion de réseaux de soins et léproseries : un paradigme efficient ?
Résumé
In contemporary geography, a network is a set of relationships with more or less complex connections. In topology, a network is made up of nodes and segments. A geographic network comprises places and the paths that link them. From network to territory, the capillary transforms the linear into an area. Networks often appear hierarchical, offering a systemic structure whose interaction with a center organizes a hub.
Does this definition correspond to the "lived space" of the Middle Ages? Medieval space is discontinuous and heterogeneous. It is polarized by nodes articulated by parishes, sanctuaries and castles, but also by collective care centers such as hôtels-Dieu, leprosaria and aveugleries. Around 1160, in his Summa de ecclesiasticis officiis, Jean Beleth defined these charitable houses as "venerable places".
Can we speak of a systemic geography of leprosy care? Ritual centers, leprosaria - remote crossroads for encounters - provide a space for solidarity through the contributions of parishioners, a marketplace and sometimes a settlement. If the leper is a ritualized "Christomimetic" victim, then a leper community is a nodal point from which everything radiates, forming a space of collective unity.
En géographie contemporaine, le réseau forme un ensemble de relations aux connexions plus ou moins complexes. En topologie, un réseau est constitué de nœuds et de segments. Un réseau géographique comprend des lieux, des chemins qui les relient. On passe du réseau au territoire par le capillaire qui transforme le linéaire en une aire. Les réseaux apparaissent souvent hiérarchisés et offrent une structure systémique dont l’interaction avec un centre organise un pôle.
Cette définition correspond-elle à « l’espace vécu » pour le Moyen Âge ? L’espace médiéval est discontinu et hétérogène . Il est polarisé par des nœuds articulés par les paroisses, les sanctuaires, les châteaux, mais aussi par des centres de soins collectifs tels les hôtels-Dieu, les léproseries ou les aveugleries. Ces maisons charitables se définissent vers 1160 par Jean Beleth dans sa Summa de ecclesiasticis officiis comme des « lieux vénérables ».
Peut-on parler d’une géographie systémique de soins aux lépreux ? Centres de rituels, les léproseries – carrefours éloignés de rencontres – déploient un espace de solidarités par les contributions des paroissiens, une place marchande, parfois un pôle de peuplement. Si le lépreux est une victime « christomimétique » ritualisée, alors une communauté lépreuse compose un point nodal à partir duquel tout rayonne et constitue un espace d’unité collective.