Ce chapitre explore de manière approfondie une dimension spécifique de la dynamique régionale : les mobilités résidentielles. Les effets agrégés de ces mobilités sur les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre des ménages en lien avec leurs pratiques résidentielles et de mobilité sont indirects, multifactoriels et en définitive peu significatifs. En revanche, l’appréhension fine des dynamiques de peuplement est essentielle pour évaluer de manière prospective les disparités, les différentiations et in fine les inégalités sociales en termes d’exposition à la pollution atmosphérique ou aux mesures fiscales ou réglementaires prises au nom des politiques de transition énergétique. Ce chapitre rend compte d’une première étape dans cette démarche. L’analyse repose sur l’utilisation du modèle ASHA, qui permet d’analyser et de mesurer l’impact d’une transformation de l’offre de logements sur la redistribution des populations (concentration, mixité, gentrification). Pour ce faire, le modèle reconstitue par simulation la chaîne de mobilités résidentielles induite par cette transformation, en prenant en compte les principaux paramètres sociodémographiques influant sur les choix résidentiels des ménages.