L’impérialisme et son dialogue avec la culture occupent une place majeure dans l’œuvre de Paul Veyne. Dans sa pensée, l’Empire romain oscille entre isolationnisme par le type de conquête qui le caractérise et universalisme par la culture grecque qu’il absorbe et promeut. Nourrie par les modèles impériaux anciens et modernes, cette réflexion menée sur l’impérialisme et l’hellénisation a profondément marqué les études sur les rapports entre les autorités romaines et les représentants des cités grecques, sur les identités ou sur le bilinguisme. Loin de se limiter à la fortune de l’expression d’« Empire gréco-romain », tantôt reprise tantôt amendée, la démarche intellectuelle de Paul Veyne a mis en avant dans l’historiographie des concepts forts, tels que l’acculturation, la civilisation ou la mondialisation, bousculant ainsi la manière de (re)penser l’Empire romain.