Shared water resources: cooperating and conflicting imaginaries
Le partage des ressources en eau entre coopération, conflictualité et concurrence des imaginaires
Résumé
The same socio-technical imaginary regarding water is widely shared by political decision makers, globalized business elites and water engineers, to the point it has become hegemonic. Sharing the same socio-technical imaginary allows cooperating with regard to a resource. Conflict emerges when different social groups adhere to different socio-technical imaginaries concerning water. Several imaginaries may coexist within the same state. Regarding water, different imaginaries are now spurring acute conflicts within states. Analyzing the socio-technical imaginary that supports the hegemonic representation of water needs to be analyzed, as well as that spurring its opponents. Constructed by alliances between states and hydrologists spanning over a century, the hegemonic socio-technical imaginary concerning water relies on several confusions. This article focuses on one of them: this imaginary considers water only as a stock, neglecting it as a flow.
Dans le cas de l’eau, un même imaginaire sociotechnique est largement partagé parmi les décideurs politiques, les élites d’affaires globalisées et les chercheurs. On coopère au sujet d’une ressource lorsque l’on partage le même imaginaire sociotechnique concernant cette ressource. On entre en conflit lorsque l’on adhère à des imaginaires sociotechniques différents la concernant. Plusieurs imaginaires peuvent coexister au sein d’un même État, d’une même communauté nationale. Ils suscitent aujourd'hui des conflits aigus au sein de plusieurs Etats. Il convient d’analyser, d’une part, l’imaginaire sociotechnique qui structure la conception dominante de la question de l’eau et, d’autre part, celui qui anime ses opposants. Cet imaginaire sociotechnique dominant, issu de plus d’un siècle d’alliances entre hydrologues et États, entretient plusieurs confusions. Cet article se focalise sur l’une d’elles : il traite l’eau uniquement comme un stock, alors qu’il s’agit aussi d’un flux.