Jean Calbrix est campé, lors de nos entretiens à Alençon, au milieu de ses archives accumulées depuis les années 1940. La randonnée, qu’elle se fasse à pied, en vélo ou en canoë, caractérise ce personnage bercé d’idéaux hébertistes dès sa jeunesse. Empreintes de contact avec la nature et d’altruisme, les trajectoires de vie de Jean Calbrix sont ainsi le point de départ de cette analyse visant à replacer l’itinéraire d’un randonneur hébertiste dans les contextes changeant des institutions de jeunesse ou fédérales des années 1930 à 2000.
Ce préambule questionne en creux plusieurs axes épistémologiques liés tantôt à la valeur du témoignage en histoire, aux formes du récit biographique ou encore aux analyses macro ou micro historiques. En effet, écrire l’histoire par le prisme de la vie des plus modestes n’est pas sans écueil méthodologique même si les pionniers du genre n’ont eu de cesse d’argumenter sur la force d’une telle approche . Notre récit s’inscrit dans cette lignée, faisant de l’histoire de Jean Calbrix un levier pour lire l’histoire des époques qu’il a vécues tout autant que celle des opportunités qu’il a saisies, afin de s’émanciper de sa condition sociale ou suivre des chemins personnels.