Mesures d’une forme particulière de violences interpersonnelles au travail : les atteintes à l’activité de travail - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

Mesures d’une forme particulière de violences interpersonnelles au travail : les atteintes à l’activité de travail

Résumé

This chapter offers a reflection on the measuring of a specific form of violence, the one which directly impacts work activity. It is in keeping with the French government political will to improve the knowledge of violence phenomenon. Therefore in 2015, during the national survey VIRAGE (VIolence and Gender Relationship) led by INED, more than 17 333 people answered the work module. 38,2% of people who report abuses also report violations to their work activity: abusive changes in work, isolation, sabotage. Results show the specifics of that type of violence. Indeed, men are often more concerned, main designated perpetrators belong to the hierarchy, respondants report repetition and a degree of perceived seriousness more important than other violent acts. According to us, all this, pertains to a deterioration of work meaning and worth, and leads to an organizational suffering.
Le 3 janvier 2013, le gouvernement français crée par décret, la mission interministérielle de protection des femmes contre les violences et de lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF). Structure qui s’insère dans le 4e plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes. En tant qu’observatoire national, son objet est de rassembler, d’analyser et de diffuser les informations et données relatives aux violences faites aux femmes. Il est vrai que certains types de violences au travail ont été très peu étudiés dans les enquêtes sur les violences en France contrairement aux études sur les conditions de travail comme l’enquête « Conditions de Travail » (DARES-INSEE) qui intègrent des questions identifiant les comportements hostiles liés au sexe. Un des volets de la MIPROF concerne donc l’amélioration de la connaissance des phénomènes de violence notamment à travers, l’enquête nationale VIRAGE (violence et rapport de genre, 2015). Cette dernière, pilotée par INED (Institut National des Etudes Démographiques), dresse une typologie des violences permettant de différencier les situations des victimes selon la nature, le contexte, la gravité et les conséquences des actes subis. Elle est réalisée auprès de 15 556 femmes et de 11 712 hommes et permet en particulier d’établir la similarité des violences subies par les personnes des deux sexes. L’objectif de cette communication est de proposer une réflexion sur la définition et la mesure d’une forme particulière de violence, celle qui porte directement sur l’activité de travail ainsi que l’incidence du genre sur celles-ci que ce soit au niveau des victimes ou au niveau des auteurs de ces violences. Cette présentation s’appuie sur l’analyse des résultats du module travail de l’enquête Virage dont nous sommes responsables. Ainsi, 17 333 personnes répondent au module concernant le travail. 18,81% d’entre elles déclarent y avoir subi des violences au cours des douze derniers mois. Parmi celles-ci, 37,96% signalent une atteinte à l’activité de travail. Ce type de violences regroupe trois faits que sont les modifications abusives de l’organisation du travail ; l’empêchement de communiquer et le sabotage du travail ou de l’outil de travail. Ils peuvent être uniques ou peuvent se cumuler. Ce type de violence est particulier d’une part parce que les victimes sont plus souvent des hommes que des femmes. D’autre part parce que les principaux auteurs sont des supérieur-e-s hiérarchiques. Ensuite, parce qu’il est généralement perpétré par des auteurs du même sexe que les victimes et enfin parce que les répondants le jugent bien plus grave que d’autres faits de violences tels que les pressions psychologiques ou en encore le harcèlement sexuel. Ce sont ces éléments qui seront présentés et discutés au regard du sens donner à l’activité de travail. En effet, en France, seul le produit du travail est une marchandise, non pas le travail ou la force de travail. Le salaire est une rémunération de la qualité du travail et donc de la qualification de l’agent dans un lien de subordination. C’est cette particularité qui donne son importance et son sens à l’activité de travail et par là, lui confère une valeur. Ainsi, son atteinte traduit un type de violence particulier difficilement acceptable.

Domaines

Psychologie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04315682 , version 1 (30-11-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04315682 , version 1

Citer

Sylvie Cromer, Adeline Raymond. Mesures d’une forme particulière de violences interpersonnelles au travail : les atteintes à l’activité de travail. Adalgisa Battistelli; Christine Lagabrielle; Dirk Steiner. Management, innovation et bien-être, l'Harmattan, pp.209-220, 2020, 978-2-343-19895-8. ⟨hal-04315682⟩
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